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Psy : mode d'emploi

Confinement et consultations

Le mois de Mars 2020 a été synonyme de bouleversement pour beaucoup d’entre nous. Nos habitudes de travail, notre vie familiale, ainsi que nos sorties ont été impactées.

Le cabinet n’échappe pas à la règle (il est fermé depuis le 16/03/20) et restera fermé jusqu’à la fin de la crise sanitaire. Le but est d’éviter de prendre des risques, et continuer à vous donner des rendez-vous en face à face n’était clairement plus indiqué !

Les consultations à distance

Il est toujours possible de consulter pendant cette période par le biais de la téléconsultation.
Que ce soit simplement par téléphone ou en utilisant la visio, un nombre important de psychologues vous proposent de continuer votre suivi (ou d’en débuter un) de cette façon.

Si cette période de confinement peut être propice à avoir davantage de temps pour travailler sur soi, c’est bien plus compliqué lorsque notre quotidien nous oblige à jongler entre le travail (à distance ou non), les enfants, et les tâches journalières.

Les points positifs de la consultation à distance

  • Permettre de continuer le travail thérapeutique déjà engagé avec votre psychologue,
  • Prendre un premier rendez-vous pour sortir de l’isolement et/ou ne pas se faire envahir par l’anxiété ambiante,
  • Consulter le psychologue de son choix, peu importe la ville dans laquelle il exerce.

Les points négatifs de la consultation à distance

  • La rencontre par le biais d’écrans interposés peut paraître moins chaleureuse qu’en vrai,
  • Les aléas techniques (manque de réseau, coupures inopinées) peuvent être des éléments désagréables qui viennent nous interrompre en plein travail.

Me concernant, vous pouvez dès à présent prendre rendez-vous via le site Doctolib pour réserver votre téléconsultation.
Selon votre préférence, les consultations peuvent aussi se faire via Skype, Zoom, FaceTime, WhatsApp, ou par téléphone.

Groupes parentalités

La session du vendredi 27 Mars a été annulée.
Elle sera reprogrammée dès la fin du confinement, et nous y discuterons comme prévu initialement des sujets suivants :

  • Les gestes et les mots adressés à l’enfant,
  • Question des limites : apports et critique de l’éducation dite « bienveillante ».

Contactez-moi pour vous inscrire à la prochaine session des rencontres parentalités, ou pour proposer un sujet d’étude !

Informations utiles

Cette période de confinement est, hélas, un contexte qui peut faciliter les passages à l’acte et les violences au sein du foyer.

Voici quelques liens si vous êtes dans une situation dangereuse, ou si vous avez connaissance de quelqu’un qui pourrait l’être :

Utilisez aussi ces numéros si vous craignez de commettre vous-même des violences. Les personnes au bout du fil seront capable de vous écouter et de vous renseigner.

Quelques recommandations

  • Ne restez pas isolés
    Même si vous êtes confiné seul chez vous, gardez un lien avec au moins quelques personnes.
  • Prenez du recul sur les actualités
    Laisser tourner les chaines d’information en continu sur la télévision vous procurera inquiétude et anxiété, sans pour autant garantir la qualité des actualités.
  • Vérifiez vos sources d’informations
    En privilégiant les sources officielles et en recoupant les différents éléments qui mènent à l’information.
  • Ne paniquez pas
    Concentrez-vous sur vos propres actions et améliorations personnelles. Vous ne pouvez pas contrôler celles des autres !
  • Gardez un rythme régulier
    Pensez à avoir des heures de sommeil suffisantes et régulières, idem pour les prises de repas. Cela permet de structurer vos journées, également si vous avez la possibilité d’ajouter un peu d’activité physique à la maison.
  • Ne travaillez pas plus que d’habitude
    Le pas est facile à franchir ; soit vous êtes chez vous à ne pas voir les heures passer devant votre écran de télétravail, soit vous travaillez encore sur site et devez redoubler d’efforts. Ménagez-vous, vous serez plus efficace si vous évitez l’épuisement !
  • … Restez le plus possible chez vous !
    Oui, les petites sorties sont autorisées. Mais en les multipliant, vous augmentez les chances de croiser du monde, de manipuler des éléments de parties communes (poignées de porte par exemple), et de véhiculer le virus.
  • Mais aussi
    Apprenez de nouvelles choses, faites du rangement, écrivez, faites de la musique, cultivez-vous, faites des formations en ligne et des visio entre amis, concrétisez vos projets pour changer le monde autour de vous !

Et vous, quelles sont vos astuces pour mener à bien ce confinement ? Des conseils ou des découvertes à partager ?

Pour aller plus loin

Et pour vous inscrire aux rencontres parentalités ou me proposer un sujet d’étude, c’est par !

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Culture Psy

L’effet Barnum

« Vous avez besoin d’être aimé et admiré, et pourtant vous êtes critique avec vous-même. Vous avez certes des points faibles dans votre personnalité, mais vous savez généralement les compenser. Vous avez un potentiel considérable, que vous ne tournez pas à votre avantage. A l’extérieur vous êtes discipliné et vous savez vous contrôler, mais à l’intérieur vous tendez à être préoccupé et pas toujours sûr de vous-même. Par moments vous vous demandez sérieusement si vous avez pris la bonne décision ou fait ce qu’il fallait. Vous préférez une certaine dose de changement et de variété, et devenez insatisfait si on vous entoure de restrictions et de limitations. Vous vous flattez d’être un esprit indépendant et vous n’acceptez l’opinion d’autrui que dûment démontrée. Vous trouvez imprudent d’être trop franc en se révélant trop facilement aux autres. Par moment vous êtes très extraverti, bavard et sociable, tandis qu’à d’autres moments vous êtes introverti, prudent, et réservé. Certaines de vos aspirations tendent à être assez irréalistes. »

Vous vous êtes personnellement reconnu dans ce texte?
Si la réponse est oui, vous venez de faire l’expérience de l’effet Barnum.

Un peu d’histoire

Phineas T. Barnum est un homme d’affaires américain, né en 1810 et mort en 1891. Reconnu pour avoir révolutionné le monde du cirque, ce showman aux talents multiples est également célèbre pour ces communications publicitaires.
Mais c’est en référence à ses capacités de manipulateur que sera nommé l’effet Barnum, par le psychologue Paul Meehl en 1956.

L’effet Barnum est également nommé « effet de validation subjective », « effet puits », « effet de validation personnelle», ou encore « Effet Forer », du nom du psychologue qui l’a théorisé. 

L’expérimentation de Bertram Forer (1914-2000)

En 1949, Bertram Forer fait une expérience sur 39 de ses étudiants et leur demande de remplir un test de psychologie (le «Diagnostic Interest Blank »). Il restitue l’analyse de leur personnalité une semaine plus tard. 
Les étudiants, persuadés d’avoir reçu une analyse totalement personnelle, doivent ensuite noter ce compte rendu de 0 à 5 (la note de 5 signifiant « cette analyse me correspond totalement »).

Sauf que : Forer n’a pas tenu compte des réponses de ses étudiants. Il leur a distribué à tous, dans une enveloppe fermée, le même portrait (le texte d’introduction en haut de page en est extrait).
Résultat : les sujets de l’expérience sont persuadés que ce texte a été écrit pour eux spécifiquement, sans qu’il ne leur vienne à l’esprit qu’il pourrait tout aussi bien correspondre à n’importe qui.
Forer leur demande enfin de passer leur feuille à leur voisin. 
Les élèves constatent que l’analyse de leur personnalité est alors la même pour tous !

La moyenne obtenue par Forer lors de son expérience est de 4,2. Elle est restée la même lors des nombreuses réplications de l’expérience depuis, et ce même si l’on change des variables telles que l’âge, la culture, la nationalité, ou encore la catégorie socio professionnelle des participants.  

Quelques éléments pour obtenir un Effet Barnum

La confiance en notre source d’information : 

Dans l’expérimentation sur ses étudiants, on retrouve cet effet en la personne de Forer lui-même : il est psychologue et enseignant à l’université, les élèves ont un a priori confiant sur son autorité scientifique, et donc sur le sérieux de son analyse.

Notre tendance à nous croire unique :

Dans l’expérience de Forer, les étudiants pensent que l’analyse qu’ils reçoivent est unique, et c’est un critère important relevé par les chercheurs. 
Cela vient compléter une tendance déjà bien ancrée chez nous : celle de nous croire différent des autres.
Ce ne sont pas les acteurs dans le domaine du bien être et du développement personnel qui diront le contraire : nous sommes de plus en plus encouragés à nous connaitre nous mêmes, à considérer que nous sommes spéciaux et à penser que nous sortons de la masse formée par les autres individus.

Des traits principalement positifs :

Vous l’aurez certainement remarqué : les points négatifs de ce genre d’énoncé sont systématiquement contrebalancés par des aspects positifs, ce qui fait qu’en fin de compte la description reçue est plutôt flatteuse, comme dans l’exemple « Vous avez des points faibles dans votre personnalité MAIS vous savez généralement les compenser ».
Pour conserver ou acquérir confiance et estime de soi, notre esprit s’accroche (de manière non consciente), aux aspects élogieux des descriptions de notre personne.

Les descriptions vagues :

D’une part des termes nuancés comme « parfois » et « généralement » sont utilisés, et d’autre part,  le cerveau va lui-même combler les vides de ce genre d’annonces évasives pour reconstituer des informations qui font sens pour lui, un peu à la façon d’un mirage optique ou d’une hallucination auditive (phénomène de paréidolie). 
Des phrases du type « Vous avez un caractère fort en général, mais il vous arrive parfois de douter » ou encore « vous appréciez les relations sincères » paraissent personnelles, mais en réalité on s’y reconnait tous

En pratique

Il est important de garder l’effet Barnum à l’esprit lorsque l’on consulte son horoscope, ou certaines pages de santé sur Internet (cela évitera certains auto-diagnostics malheureux sur Doctissimo).

L’exploitation de nos biais cognitifs est une technique largement connue et utilisée dans le domaine de la publicité et du marketing.
Nous nous identifions à des protagonistes qui nous ressemblent, la seule différence entre eux et nous se limite à la possession de ce magnifique coupé sport qui semble leur donner pouvoir et satisfaction.
Le message publicitaire va actionner le levier suivant « Si moi aussi je suis un jeune cadre dynamique, sportif et séduisant, alors il me faut cette voiture pour me sentir complet ». 

Vigilance au rayon psychologie et développement personnel : nombre d’auteurs ces dernières années ont vendu des livres, des méthodes et des formations en laissant croire à leur lecteurs qu’ils étaient HPI (pour haut potentiel intellectuel, mais cela fonctionne pour les termes de « surdoué », « zèbre », ou même « d’empathe »).

La recette est toujours la même :
Nous sommes en effet nombreux à nous reconnaitre (nous, ou par procuration nos enfants), comme des personnes sensibles, intelligentes et empathiques, et à vouloir être reconnus par les autres comme tel.
Des descriptions du type « Vous vous êtes toujours sentis différent, incompris, curieux, décalé, hypersensible, créatif… » s’appliquent en réalité à énormément de personnes, si ce n’est tout le monde.

Tout flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute

Souvenons nous de cette fameuse fable dans laquelle un corbeau finit par lâcher son précieux fromage, berné par les paroles intéressées d’un renard manipulateur (« Que vous me semblez beau !»)
Il nous appartient de questionner les intentions des personnes qui auraient un intérêt certain à nous faire adhérer à leur croyance, que ce soit dans le domaine de la santé, de la consommation, ou des divertissements.
Le risque principal que nous encourrons est de devoir régler des problématiques qui ne sont pas les nôtres (mauvais diagnostic par exemple), et de manière plus générale, de faciliter la propagation des abus de faiblesse (en particulier chez les personnes vulnérables, ou en quête d’identité et de sens).

Si vous êtes généralement sociable, mais que vous aimez aussi garder du temps pour vous et être solitaire, 
Si vous êtes quelqu’un parfois très sérieux, mais aussi capable de rire pour n’importe quoi,
Si vous arrivez généralement à garder votre calme, mais attention! il ne faut pas vous chercher…

… Alors n’hésitez pas à me dire ce que vous avez pensé de cet article.

 Références

Articles : 

  • Carroll, Robert. « Barnum effect ». The Skeptic’s Dictionary. The Skeptic’s Dictionary. Retrieved 26 February 2017.
  • Charpak, G., & Broch, H. (2002). Devenez sorciers, devenez savants. Odile Jacob.
  • Forer BR (1949). The fallacy of personal validation: A classroom demonstration of gullibility Journal of Abnormal and Social Psychology. 44, 118-123.
  • Kunhardt, P. B., & Kunhardt, P. W. (1995). PT Barnum: America’s Greatest Showman. Alfred a Knopf Incorporated.

Liens :

Vidéos :

Pour aller plus loin :

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Choisir son « psy »

Vous venez de prendre la décision de vous faire aider, premier cap important.
« Voir quelqu’un », oui, mais reste à savoir qui !
Et la tâche n’est pas aisée car dans le monde des « psy », il est parfois difficile de discerner les différents spécialistes, ou même le vrai du faux.

Voici quelques pistes pour trouver le professionnel qui vous convient :

Le psychologue :

Il s’agit du professionnel qui étudie les fonctionnements psychiques (comportements, cognitions, émotions, personnalité…)
Quelle que soit sa spécialité ou son domaine professionnel, (éducation, médico-social, justice, entreprise…) il a pour but de préserver et de faire respecter la santé psychique des individus (autonomie, qualité de vie, intégration sociale…)

Le titre de psychologue est reconnu par l’état, et protégé par la loi. Ainsi, tout le monde ne peut pas se déclarer psychologue. Il est titulaire d’un niveau bac +5, et possède un numéro Adeli (dispositif attestant l’enregistrement de ses diplômes à l’Agence Régionale de Santé).

Le psychologue clinicien a reçu une formation en psychopathologie, et peut administrer des psychothérapies (variant en fonction des formations de chacun).

Les personnes qui le consultent sont des personnes en souffrance, que celle-ci soit d’origine pathologique ou non.
Ainsi, il n’est pas nécessaire d’avoir une maladie mentale pour consulter un psychologue, mais celui-ci est tout à fait compétent dans l’accompagnement de troubles divers (c’est pourquoi on retrouve ce professionnel en libéral comme en services spécialisés : psychiatrie, petite enfance, EHPAD…)

Le psychiatre :

Le psychiatre est le médecin spécialiste des maladies mentales.
Il est formé à la psychopathologie, et administre des traitements psychothérapeutiques ou médicamenteux.
On le retrouve également dans un nombre de services variés (pédopsychiatrie, addictologie, gériatrie…)

Le psychothérapeute :

Depuis la loi du 9/08/2004 (et décrets de 2012), le titre de psychothérapeute est reconnu par l’état (ce n’était pas le cas avant), et réservé aux psychologues ou aux médecins ayant reçu une formation en psychopathologie.
Les psychothérapeutes sont inscrits au registre national dont la liste est consultable à l’ARS de votre région).

Vigilance:

De nombreux professionnels se disant « psy-quelque chose » utilisent la confusion entre les différents termes évoqués ci-dessus.
Ne confiez pas votre santé à n’importe qui : exigez de votre thérapeute une formation solide et reconnue par l’état (se référer à l’Agence Régionale de Santé en cas de doute sur un praticien).
Avoir de « l’expérience », du charisme et de bons témoignages sur le net ne suffisent pas à faire preuve d’honnêteté intellectuelle.